La synergie de femmes des organisations de la société civile du Kasaï demande au gouvernement de la République Démocratique du Congo, d’appuyer sur l’accélérateur pour le maintien de la paix durable dans cette partie du pays. Ces femmes de Tshikapa, représentées par les Ongs ADEDEFO (Association pour la défense des droits des enfants, femmes et opprimées) ; CADEFA (Centre d’Appui pour le développement de la femme en action et FOFEDDI l’ont déclaré au cours d’une conférence de presse animée samedi, 17 juin dernier sous le thème : «L’implication de femmes de la société civile dans la défense des droits de la femme maltraitée au Kasaï en période des exactions du phénomène Kamuina Nsapu ». Cette activité a eu lieu au siège de l’Ong « Grandissons ensemble », dans la commune de la Gombe.
Selon Mme Philomène Mwamba, coordonatrice de l’Ong « ADEDECO », qui a lu la déclaration, la femme du Kasaï n’a pas accès aux services sociaux de base ni à l’aide humanitaire depuis les événements malheureux des miliciens de Kamuina Nsapu. « Certaines d’entre elles sont mêmes enrôlées d ans les groupes des miliciens », a-t-elle dit.
L’insécurité, source de violences
A en croire notre source, sur le tronçon Tshikapa-Kikwit, un chemin de calvaire pour la femme. « Cette dernière est déshabillée, fouillée aux postes de contrôles, jusqu’à pénétrer ses parties intimes pour vérifier si elle porte une ceinture rouge au niveau des hanches », a-t-elle indiqué. Avant de conclure que toutes ces pratiques malsaines constituent une forme de violation des droits de l’homme, car le corps de la femme est sacré.
Par ailleurs, les femmes du Kasaï représentées par Mmes Philomène Mwamba de l’ADEDEFO ; Julienne Lombe du CADEFA ; et Marie Kayowa, estiment que cette insécurité dans leur province, a attisé des foyers de violences sexuelles et celles basées sur le genre dans cette partie de la RDC. « A ces jours, l’on enregistre plus de 168 cas de violences sexuelles dans cette contrée », ont-elles révélé à la presse.
Face à cette situation qui ronge la province, la synergie de femmes des OSC du Kasaï demande au gouvernement congolais de récupérer toutes les armes à feu et blanches qui trainent encore entre les mains des miliciens. Aux forces loyales, de mener des actions de rétablissement de la paix durable dans la province du Kasaï, dans le respect des droits humains en général et celui de la dignité de la femme en particulier.
Aux gouvernements provinciaux, il a été recommandé de soutenir les actions de lutte pour le maintien de la paix durable. Aussi, de lutter contre l’impunité des violences sexuelles faites à la femme et à la jeune fille. Et la Société civile est appelée à s’approprier la lutte en menant des actions de sensibilisation à grande échelle pour le rétablissement de la paix.
En outre, la synergie sollicite l’implication de tous les médias dans la communication pour le changement de mentalités ; l’organisation des journées porte-ouverte pour restaurer la paix dans le Kasaï ; Drainer toutes les organisations paysannes, les églises, les écoles, les organisations assises communautaires, les leaders communautaires à se mobiliser pour le retour de la paix dans le Kasaï.
Il sied de rappeler que depuis plus de 10 mois, la population du Kasaï vit dans des conditions de pauvreté macabre. A cette situation s’ajoute l’insécurité caractérisée par les tueries en cascade des populations civiles, militaires et policières. Des destructions méchantes des infrastructures sociales de base dont des écoles, des hôpitaux, des marchés et des églises… Des femmes et enfants violées ou décapités.
Signalons que cette conférence de presse s’est tenue à l’issue d’une formation organisée par l’Union Congolaise des Femmes des Médias (UCOFEM), en faveur des femmes des OSC du Kasaï et du Kasaï central, à Kananga, en vue d’amener la femme à participer dans les débats démocratiques.
Geneviève MWADI