Projet de contribution à l’autonomisation économique et politique des femmes paysannes

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  • Axe d’intervention de Diakonia : Justice Sociale et Economique
  • Thématique de Diakonia : Autonomisation économique des femmes
  • Objectif du projet : D’ici fin 2020, contribuer à l’autonomisation des femmes en milieux ruraux et périurbains à travers la réduction des inégalités homme et femme.
  • Durée : 5 ans, de 2016 à 2020
  • Bénéficiaires directs : 300 femmes bénéficiaires
  • Bénéficiaires indirects : 1.800 personnes à raison de 6 par ménage

Financement : Diakonia/RDC et Agence Suédoise de Développement Internationale (ASDI)

Bref résumé du projet

Depuis l’ajustement structurel de 1970, le secteur agricole souffre du manque d’encadrement des producteurs suite à la démotivation des agents et la faible coordination des structures techniques du Ministère concerné, conduisant au manque de structuration et organisation du mouvement paysan. C’est un frein au développement de l’agriculture et au revenu des paysans,  en général des femmes. Elles s’adonnent à l’agriculture traditionnelle non innovante. Evoluant seule ou dans les organisations, leurs besoins ne sont pas pris en compte car, absentes aux instances décisionnelles. Parmi les raisons : le faible niveau d’instruction, de formation et information.

Le présent programme d’un an vise à renforcer le pouvoir économique, politique et culturel des femmes de périphéries de Kinshasa, Equateur et Kongo-central, par l’amélioration de la production agricole et la promotion du  leadership féminin dans les filières vers les groupes faîtières pour renforcer le mouvement paysan avec une présence active des femmes. L’alphabétisation conscientisant les aidera à s’impliquer aux analyses globales, environnementales et aux  actions transformatrices de leurs milieux respectifs.

Contexte analytique

La RDC a souscrit et ratifié plusieurs instruments internationaux qui promeuvent les droits de la femme. Cette volonté d’assurer la promotion de ces droits constitue une des questions de l’heure. Parmi les principales actions menées, on note : l’élaboration de la proposition de loi sur la parité soumise au Parlement par le Ministère du Genre, Famille et Enfant, le plaidoyer et lobbying, les sits-in, les marches pour l’amendement des alinéas 3 et 4 de l’article 13 de la loi électorale non favorables à la promotion de la parité. Dans ces 3 provinces, les inégalités vécues par les femmes sont presque similaires notamment l’accès à la terre, à la gestion financière, à l’éducation, à l’emploi, à la propriété foncière, aux soins de santé, à la participation à la vie politique et associative, à l’héritage des filles et des veuves, à l’accès aux postes de direction des coopératives et associations des producteurs suite à leur faible niveau d’instruction. A l’Equateur, hormis la pêche, 80% des femmes pratiquent l’agriculture, à Kinshasa et au Kongo-Central, les femmes s’investissent dans l’agriculture et le commerce informel. Elles ne bénéficient pas d’appui en intrants agricoles et cela constitue un frein à leur autonomisation socio-économique. Ce qui explique leur incapacité d’analyse de grands enjeux environnementaux et socioéconomiques et de participation citoyenne. La faible organisation, structuration et le bas niveau d’instruction des femmes productrices est l’un des handicaps majeurs à leur épanouissement. L’alphabétisation des adultes est matérialisée par le programme du Ministère des Affaires Sociales. Certains centres d’alphabétisation conscientisante et fonctionnelle ne fonctionnent plus faute des moyens.

Une étude du CLUSTER sécurité alimentaire, conduite en avril 2010 a conclu que les femmes, principales productrices agricoles et chargées de plus des tâches ménagères, travaillent en moyenne 17 heures par jour contre 7 pour les hommes et elles ont moins de repos, aux fora de prise de décisions et aux possibilités de formation continue qualifiante.

Les obstacles majeurs suivant subsistent et bloquent l’autonomisation des femmes. Plusieurs causes sont à la base de cette situation : le faible niveau d’instruction des femmes, le faible accès au financement et les nombreuses traditions qui constituent une source de diverses formes des conflits.

Problème analysé

Dans les 3 provinces, beaucoup d’opérations agricoles sont réalisées par la femme. L’homme se charge de l’abatage, du débardage et du brûlis. Le labour et les opérations post-récolte reviennent à la femme. Les sols, la pluviométrie et la végétation offrent un éventail d’opportunités pour développer la production agricole intensive et extensive. Plusieurs pesanteurs contribuent au ralentissement de la production économique et agricole : le faible accompagnement des femmes agricultrices par les services d’encadrement (étatiques et ong), la répartition inégale des revenus et de consommation (80% produit par les femmes) et l’insuffisance des matériels de transformation est un grand obstacle. Pour ce faire, le CONAFED vise l’accroissement de revenus des femmes à travers l’agriculture et de renforcement des capacités pour une participation active dans les structures de prise des décisions  au niveau local et provincial. Il mettra à profit leurs expériences des clubs d’écoute sur l’autonomisation politique et socioéconomique de femmes se référant à l’expérience du Projet DIMITRA/FAO. Les clubs d’écoute organisent des formations et des émissions radiodiffusées.

Avec son projet sur la Sécurité alimentaire à Lwilu dans l’ex province du Kasaï-Oriental, les agricultrices et agriculteurs étaient accompagnés dans la structuration et l’organisation de 5 filières dont 4 de production (arachide, haricot, Niébé et mais) et une de commercialisation dont les comités de gestion sont composés à 50% de femmes. Cette expérience sera dupliquée dans les 3 provinces ciblées. Avec le soutien de l’UCAG/Coopération Technique Belge, le CONAFED a appuyé le Ministère de l’Agriculture et du Développement rural à produire sa stratégie d’intégration genre dans l’agriculture et le développement rural. Ce projet a bénéficié du Le CONAFED a une forte expérience dans la mise en place des coopératives avec les nouvelles directives de l’OHADA, la production des outils de sensibilisation de la femme, l’agriculture et le changement climatique. Il a également offert son expertise à l’ong belge RCN dans l’élaboration d’un manuel de formation sur le plaidoyer, sur la participation des associations paysannes à la gouvernance et à la surveillance des affaires publiques avec un accent sur les femmes et les jeunes. Son partenariat avec l’INERA a permis aux agricultrices de bénéficier des semences améliorées. Le présent projet veut étendre ce partenariat dans le cadre d’accès aux géniteurs pour renforcer les activités de petit élevage. L’expérience de l’ONG ADECOM, membre du REFED/Kin, dans l’alphabétisation conscientisante sera capitalisée dans ce projet.