You are currently viewing Projet « Villes Sûres »: 4 forages, des bornes fontaines et une route reliant Kisenso au Campus grâce à l’appui du CONAFED et ACTIONAID
Les femmes et jeunes leaders de Kisenso en atelier

Projet « Villes Sûres »: 4 forages, des bornes fontaines et une route reliant Kisenso au Campus grâce à l’appui du CONAFED et ACTIONAID

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Projets

En République Démocratique du Congo, de nombreuses femmes et jeunes filles sont victimes de toutes sortes de violences et de discrimination. Faute de connaître leurs droits, elles sont maltraitées, ont du mal à accéder aux services publics et même parfois du mal à bien mener leurs tâches quotidiennes à cause de l'insécurité. Face à cette situation, ACTIONAID DRC a lancé un projet dénommé « Villes sûres ». Ce projet est exécuté par le Comité National Femme et Développement (CONAFED), dans la commune de Kisenso. Dans le cadre de ce projet, Jody Nkashama, de la radio Okapi a reçu Mmes Solange Nyamulisa et Jeanne Nzuzi respectivement Conseillère du projet « Villes sûres » à ACTIONAID et   Secrétaire permanente du CONAFED. C’était au cours de l’émission « Okapi Service » sous le thème : « Comment aider les femmes et jeunes filles à mieux connaître leurs droits au sein des communautés ».

Selon Mme Solange de Actionaid, « Safe Cities ou Villes Sûres » est un projet élaboré en RDC après une étude menée par rapport aux violences. Ce projet a pour objectif de lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles dans les milieux urbains ; aussi leurs permettre d’avoir un accès aux services sociaux de base. « Etant donné que les femmes quand elles sont en insécurité, n’ont pas accès à ces services sociaux de base à savoir, l’eau et l’électricité. Elles sont exposées à toute sorte des violences : sexuelles, physiques, domestiques… », a-t-elle fait savoir.

A la question de savoir pourquoi la commune de Kisenso, Mme Solange indique que c’est l’une des communes les plus pauvres de Kinshasa. Elle regorge beaucoup plus de bandits communément appelés « kulunas ». « L’étude a démontré que beaucoup de femmes et jeunes filles de cette commune ne se sentaient pas en sécurité et ne faisaient pas confiance à la police, aux autorités et non plus aux hommes, avant ce projet », explique-t-elle. Elle affirme qu’aujourd’hui, il y aune amélioration.

Approches porte à porte, sensibilisation et formation

Pour aider les femmes et les filles à connaitre leurs droits, Mme Jeanne Nzuzi, Secrétaire Permanente du CONAFED précise que son organisation procède par des approches porte à porte, des séances de sensibilisation et de formation sur l’approche basée sur les droits humains. A la fin des assises, ces dernières comprennent qu’elles ont les droits et qu’elles doivent être capables de les défendre et revendiquer auprès des autorités afin de jouir de leurs droits.

Dans le cadre du projet « Villes sûres », a-t-elle enchéri, la jouissance de ces droits est orientée vers l’accès aux services sociaux de base à savoir, la sécurisation des personnes à travers la mise en place des polices de proximité ; l’accès à l’eau ; à l’électricité ; la lutte antiérosive…

« A travers ce projet qui totalise 3 ans d’exécution, les femmes et filles de Kisenso sont aujourd’hui outillées sur les thématiques des violences sexuelles et basées sur le genre ; elles font la sensibilisation et le plaidoyer pour leur commune soit éclairée ; plusieurs sessions de formation et de sensibilisation pour que leurs filles aillent à l’école pour qu’on ne puisse plus parler de la discrimination à l’égard de la jeune fille. A cela, il faut ajouter la gestion de veuvage, des droits successoraux en cas de perte du mari. C’est pourquoi, le Conafed et Actionaid insiste à travers la sensibilisation et le plaidoyer pour que cette question soit bien réglée à travers l’enregistrement des enfants à l’état civil. « Des manifestations sont visibles et les mariages civils après différentes séances de sensibilisation.

En effet, pour sensibiliser les femmes et jeunes filles, le Conafed procède par l’identification des femmes leaders dans 17 quartiers de Kisenso. Cette organisation qui milite pour les droits des femmes a formé 25 groupes des femmes dont 750 femmes et 25 groupes de jeunes qui totalisent 500 jeunes. Elle travaille en collaboration avec le service genre de la commune de Kisenso pour sensibiliser le grand public.

« Les résultats sont palpables aujourd’hui. Dans certains quartiers, grâce au plaidoyer des femmes, il y a présence des postes de police ; les hommes et les jeunes garçons sont sensibilisés sur les droits des femmes. Nous travaillons aussi avec le comité communal de développement qui est une structure mise en place dans le cadre du développement de Kisenso. Nous avons aidé ce comité à intégrer le genre dans ce plan par rapport aux rôles que joue la femme dans le développement d’un milieu. Ce qui a été fait. Les femmes de Kisenso se sont mobilisées pour faire des plaidoyers. Elles ont vu le gouverneur de la ville de Kinshasa qui leurs a mis en contact avec les ministères de l’Energie et des Infrastructures. A partir des actions des femmes, la commune a profité de l’implantation de 4 forages et une soixantaine de bornes fontaines qui ont donné des résultats par rapport à l’approvisionnement en eau », se réjouit Mme Jeanne Nzuzi du Conafed.

Il sied de rappeler que le Comité National Femme et Développement (CONAFED) est un Réseau National des organisations des femmes et mixtes qui sont entrain de promouvoir le genre et la parité. Il est représenté dans les 11 anciennes provinces et nouvelles provinces à travers les Réseaux Femme et Développement (REFED). Implanté en 1997, le Conafed a fait un grand travail de sensibilisation en matière de genre, parité et participation politique. Les actions du Conafed touchent également les femmes rurales.

En partenariat avec le ministère du Genre, Enfant et Famille, Conafed milite pour que le Plan d’Action National 1325 (PAN 1325) soit inséré comme leçon pratique aux écoles. « Les questions de paix, de droits des femmes et des violences doivent être traitées en milieu scolaire des enfants pour que ces derniers cultivent la paix dès le bas âge », a souligné la Secrétaire Permanente du Conafed.

Au cours de cette émission, les intervenants ont invité les partenaires à étendre le projet « villes sûres » en milieu rural.

Génie Mulobo

https://www.radiookapi.net/2019/06/19/emissions/okapi-service/comment-aider-les-femmes-et-jeunes-filles-mieux-connaitre-leurs