Le Comité National Femme et Développement (CONAFED), avec l’appui technique et financier de l’Union européenne à travers FEMNET et OXFAM, a présenté, au cours d’une conférence de presse, mercredi 20 avril en la salle de conférence du centre catholique Loyola dans la commune de la Gombe, le rapport de plaidoyer relatif à la participation politique des femmes dans les instances de prise de décisions en RDC, réalisé dans les provinces de Kinshasa, Kwilu et Sud-Kivu.
L’objectif est d’évaluer les actions menées dans les trois provinces et de contribuer à la participation politique des femmes dans les instances de prise de décision au niveau local, provincial et national. Une activité qui s’inscrit dans le cadre du projet: ” Réseau de Femmes Renforcé pour plus d’Impact”, une initiative quadriennal 2019-2022 financé par l’UE et mise en œuvre en Ethiopie, en Île Maurice, au Kenya, au Mali, en RDC, au Rwanda et en Tunisie par le Réseau de Développement et de Communication des Femmes africains (FEMNET), en partenariat avec des ONGI dont OXFAM GB pour la RDC.
Ce rapport démontre noir sur blanc que
la RDC est loin d’atteindre la parité malgré les différents instruments
nationaux et internationaux ratifiés ainsi que les engagements pris.
Selon la Secrétaire Permanente du CONAFED, Mme
Jeanne Nzuzi Nsamba, lors du plaidoyer mené
dans les trois provinces, le Conafed a relevé plusieurs problèmes en ce qui
concerne la participation politique de la femme dans les instances de prise de
décision. « Nous avons des lois sur les droits des femmes, le pays a ratifié
plusieurs instruments juridiques sur les droits des femmes, mais 25 ans après,
nous n’avons pas encore atteint les 30% qui ont été proposés par la conférence
de Beijing. Au-delà de ça, nous avons la constitution qui prône la parité. A
Kinshasa, la capitale congolaise, le CONAFED a mené des actions de plaidoyer
auprès du ministère du Genre, Famille et Enfant, pour la signature par le
Premier ministre d’un décret-loi de la mise en œuvre du Comité Interministériel
ainsi que du Conseil National Genre et Parité conformément à la loi n°15/013 du
1er août 2015 sur les Droits des femmes et de Parité », a-t-elle souligné.
Pa ailleurs, le chargé de programme du Conafed, Rodin Muvuvu indique que c’est depuis trois ans que le CONAFED participe aux ateliers pour proposer les reformes électorales relative à la représentation de la femme. Le gouvernement congolais est appelé à respecter la Constitution qui parle de la parité homme-femme dans toutes les institutions politique du pays. « Dans les deux chambres du parlement par exemple, il n’y a que 12% des femmes à l’Assemblée nationale et 23% au Senat. C’est loin de la parité ! », a-t-il révélé.
Le CONAFED poursuit le plaidoyer pour qu’il y ait plus de femmes candidates et élues lors des prochaines élections de 2023. Cela par rapport à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
« Pour que la femme soit élue, elle doit adhérer dans un parti politique. Il faut la volonté politique de ce parti pour aligner les femmes sur les listes électorales. Raison pour laquelle, le CONAFED sensibilise les partis et regroupements politiques pour aligner plus des femmes », nous confie la secrétaire permanente.
Ce plaidoyer sera une façon d’exiger au gouvernement de nommer les femmes dans toutes les instances de prise de décisions.
Génie Mulobo