« Genre, droits politiques et électoraux des femmes en RDC ». Tel est le thème de l’atelier organisé mercredi 24 mai 2023, au Centre Wallonie Bruxelles à Kinshasa/Gombe, par les partenaires de CNCD 11.11.11 (CONAFED, ASADHO, NSCC et AETA) et de Monde selon les femmes (Si Jeunesse Savais).
72 participants des différentes structures membres de CNCD 11.11.11 et de Monde selon les femmes, ont pris part à ces assises. Ils se sont exprimés sur les bonnes pratiques en matière de genre dans leurs structures respectives à savoir : l’inclusion ; l’autonomisation des femmes ; les noyaux genre au sein des ménages et tant d’autres.
La première intervention a été axée sur les questions liées aux violences faites aux femmes et les barrières à l’égalité. Mme Françoise Mukuku a insisté sur les cinq barrières qui sont entre autres, le plafond de verre : une pratique invisible qui exclue les femmes des espaces de prise de décision politique, économique et sociale ; le plancher collant qui s’explique par la non prise en charge des tâches ménagères, des soins des enfants, des personnes âgées par des hommes qui pénalise les femmes à s’investir en politique. Il y a également les murs qui serrent dont les stéréotypes, pesanteurs socioculturels, etc. En outre, une décoration étouffante et des nuages au ciel où les espaces de décision et de pouvoir sont des « boys club ».
Pour sa part, Mme Jeanne Nzuzi, Secrétaire Permanente du CONAFED a, au nom de la synergie CNCD 111111, parlé des Droits politiques et électoraux des femmes qui sont des droits humains fondamentaux pour tous. Elle a insisté sur les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux misent en place pour les droits des femmes. Et les femmes jouissent ces droits à travers leur participation au processus électoral et à la gestion de la cité.
« Les filles et les femmes ont le droit de participer à la société civile, de voter aux élections, de se faire élire au sein des gouvernements, de siéger aux conseils d’administration et de faire entendre leur voix. Elles peuvent participer comme observatrice électorale ; formatrice ; sensibilisatrice ; électrice électorale ; mobilisatrice ; candidate et comme activiste de la société civile en s’impliquant dans la rédaction, la diffusion des cahiers des charges, base du dialogue avec les candidats et les candidates », a-t-elle fait savoir.
Parlant des avancées en en matière de représentation des femmes dans les instances de prise de décisions, Mme Jeanne a parlé de 28% de femmes au gouvernement de la RDC. « Il y a encore beaucoup à faire, a-t-elle signalé.
Comme obstacles à la participation des femmes à exercer leurs droits politiques et civiques aux niveaux national et local, elle a cité les us et coutumes rétrogrades ; les stéréotypes ; les médias ; la diversité culturelle ; la non préparation à la gouvernance du pays (gestion de la respublica) ; l’analphabétisme ; la sous-information et/ou l’ignorance ; le manque de solidarité entre femmes ; la charge horaire des femmes ; la surcharge des femmes causée par le poids du travail reproductif, le faible accès aux activités politiques ; la pauvreté. Aussi, la loi non favorable au vote des femmes (pas de système de quota) , pas des mesures d’accompagnement de la loi sur les modalités des droits des femmes et de la parité ; etc.
Pour répondre à ces préoccupations, il est nécessaire d’offrir des programmes de formation aux jeunes ainsi qu’aux hommes et aux femmes, sur le système politique, le droit de participation des filles et des femmes à la vie politique et aux processus décisionnels et sur les stéréotypes sexistes inconscients dont elles sont les victimes, en plus d’une formation sur l’inclusion. Encourager la création de programmes d’activités communautaires et sportives ayant pour but de développer les compétences en leadership des filles et des femmes et de promouvoir l’égalité homme-femme. Appuyer le leadership des femmes en milieu de travail ; Financer des organisations locales ; Intégrer les hommes aux formations axées sur le soutien et la promotion de la présence des filles et des femmes parmi les dirigeants ; Appliquer les lois sur l’entrepreneuriat féminin ; Mobiliser des fonds en faveur de l’entrepreneuriat féminin.
Il s’agit également d’élaborer et appliquer la loi électorale conformément à la Constitution de la République sur la parité homme-femme ; Rendre les instruments juridiques contraignants pour tous ; Traduire les instruments électoraux dans les langues nationales ; Supprimer ou baisser la caution à payer par les candidats ; Interdire totalement la remise des cadeaux par les candidats ; Mettre en place des programmes de gestion du processus électoral afin de faire respecter les droits des femmes, et notamment leur droit de voter et de mener campagne sans subir de violence ainsi que tant d’autres.
Génie Mulobo