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Elections de Masimanimba et Yakoma : le CONAFED recommande au gouvernement de sanctionner des cas de violence dans les réseaux sociaux et sites de vote

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Le Comité National Femme et Développement, CONAFED a organisé mercredi 04 décembre 2024, un Forum d’échange sur le processus électoral entre les experts de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI et les organisations de la société civile qui œuvrent dans la thématique genre et élection. L’activité a eu lieu dans la salle de l’INRB à Kinshasa dans la commune de la Gombe.

Les échanges ont tourné autour des différentes violences basées sur le genre présentées par Me Pacifique Nkunzi, expert en genre et élection à l’Onufemmes et les informations diverses sur les élections actuelles et les stratégies de prise en compte du genre, fournies par Mme Kenneth Enin Ampi, Conseillère en genre à la CENI. L’objectif poursuivi est de contribuer à l’établissement des espaces de dialogue interactif entre la CENI et les OSC autour des enjeux actuels sur le genre et le processus électoral.

En effet, le CONAFED a constaté qu’en dépit des efforts enregistrés pour la bonne tenue des élections générales de 2023 en RDC, quelques faiblesses ont été identifiées, lesquelles ont impacté négativement la participation de femmes et de jeunes filles. Il s’agit entre autres des violences physiques, verbales, psychologiques et viols commis sur les femmes candidates, électrices et agents électoraux ; le déficit sécuritaire dans certains sites électoraux ; les cas de corruption observés dans le chef de certains agents électoraux ; le déploiement tardif des kits électoraux dans certains sites ; une faible prise en charge de personnes âgées, femmes enceintes et personnes vivant avec handicap selon l’art. 64 alinéa 3 de la loi électorale dans certains centres de la RDC; la manipulation des jeunes et des femmes électrices ; le faible soutien financier des femmes candidates par les partis et regroupements politiques ; faible programme d’accompagnement des femmes candidates par les partis et regroupements politiques; non effectivité de programmes de sensibilisation de la communauté sur la culture et la sensibilité électorale en genre ainsi que l’accès difficile aux procès-verbaux dans certains bureaux de vote. Ceci n’a pas facilité les démarches dans le cadre des contentieux électoraux.

Cependant, en perspective des élections de Masi-Manimba dans la Province du Kwilu, de Yakoma dans la Province du Nord-Ubangi ainsi que pour le processus électoral à venir, quelques recommandons ont été formulées par les acteurs de la société civile invités  ces assises.

Le gouvernement congolais est appelé à doter la CENI des moyens financiers et logistiques adéquats et à temps afin de bien organiser les élections ; renforcer la sécurité électorale en dotant le Groupe Technique de Sécurisation des Elections (GTSE) en ressources financières et logistiques ; valoriser le statut de la femme tel que stipulé dans le cadre légal ; sanctionner des cas de violences dans les réseaux sociaux ainsi que dans différents sites de vote.

A la Cour Constitutionnelle, il a été recommandé de renforcer la lutte contre la corruption électorale et l’impunité en sanctionnant les auteurs des VBG lors du processus électoral.

La CENI quant à elle est censée prendre une circulaire contraignante afin de renforcer les mesures d’éthique et déontologie des agents électoraux pendant le processus électoral ; appliquer la Tolérance zéro contre les VBG à l’égard des agents électoraux ; Faciliter l’accès des témoins aux bureaux et centres de vote ainsi qu’aux PV des résultats pour les femmes candidates ; Renforcer les mesures pour la mise en application de l’article 64 alinéa 3 de la Loi électorale en rapport avec la priorité d’accès aux bureaux et centres de vote aux personnes malades, aux femmes enceintes et celles qui allaitent, aux personnes vivant avec handicap ainsi qu’aux personnes du troisième âge ; Renforcer le cadre de concertation entre les parties prenantes au processus électoral.

Aux partis politiques, d’assurer la formation permanente en éducation civique et électorale des membres militantes et militants ; Négocier davantage et à temps opportun les accréditations des femmes témoins ; Accorder la procuration aux femmes candidates au même titre qu’aux candidats hommes en cas de contentieux électoral ; Assurer le renforcement des capacités des femmes candidates sur le processus électoral : avant, pendant et après les scrutins ; Eviter la manipulation des femmes candidates, les accompagner et les soutenir financièrement.

Et la Société Civile devra assurer la sensibilisation de la population de manière permanente sur les valeurs démocratiques et le processus électoral ; Négocier davantage et à temps opportun les accréditations des observateurs et renforcer les capacités des observateurs électoraux.

Dans son mot de circonstance, Mme Jeanne Nzuzi, Secrétaire Permanente du CONAFED a souligné que compte tenu de la prise en  compte du genre et les cas des VBG identifiés lors des élections de décembre 2023, le but de ces échanges est de voir, dans quelles mesures la CENI a considéré les recommandations émises pour mettre fin aux Violences basées sur le genre au processus électoral. Le souhait est que ce processus puisse continuer dans le respect des droits humains. « Nous voulons que les élections qui sont en train  de se préparer à Masimanimba et à Yakoma se passe dans le climat de paix et épargnées de toute sorte de violence », a-t-elle souhaité.

Geneviève Mulobo