Avec l'appui d'Actionaid/RDC, un dîner plaidoyer a été organisé par le Comité National Femme et Développement, CONAFED, vendredi 13 mars 2020 au restaurant Auspices à Kinshasa, dans la commune de la Gombe, concernant les services sociaux de base, un droit pour tous. La représentante de la ministre du genre, le bourgmestre de la commune de Kisenso, des représentants des structures concernées (Regideso, Snel, OVD...), et différentes organisations de la société civile et partenaires ont pris part à cette activité, face à la communauté de Kisenso. Ce, dans le cadre du projet villes sûres qui lutte contre les violences faites aux femmes et aide à améliorer la sécurité, la mobilité et les services publics dans cette commune.
Dans son adresse, le bourgmestre de la commune de Kisenso, Jacques Bile a remercié le Conafed qui selon lui, accompagne toujours sa commune dans différentes actions menées. « Nous avons plusieurs défis à relever à Kisenso à savoir, l’insécurité ; les érosions ; la pauvreté ; l’éclairage public ; le manque d’accès aux services sociaux de base ; le chômage chez les jeunes, vecteur de toute forme de violence… », a-t-il fait savoir. Il a en outre exhorté le Conafed et Actionaid à poursuivre leur plaidoyer auprès des autorités hiérarchiques afin que les résultats de leur démarche aboutissent à la sécurisation complète de la population.
Aux représentants de la Snel, de la Regideso et de l’OVD, Jacques Bile les a invité à s’impliquer davantage pour résoudre des problèmes les concernant. Ces derniers ont pris bonne note des revendications de la communauté de Kisenso et ont promis d’en parler à la hiérarchie pour voir ensemble, comment remédier à cette situation.
Pour Mme la Secrétaire Permanente du Conafed, Jeanne Nzuzi, elle a remercié l’assistance pour avoir répondu à cette invitation. « Cette rencontre de plaidoyer entre dans le cadre du projet « Safe Cities » ou « Villes sûres », appuyé par « Comic Relief », un bailleur de fond britannique et réalisé avec l’appui technique d’Actionid, une ong britannique. Cette activité coïncide avec les activités du mois de la femme. L’accès aux services sociaux de base est un droit tel que stipulé dans la constitution de la RDC. Dans son article 15, il est écrit : la population congolaise a droit à la liberté d’expression… et d’adresser individuellement ou collectivement une pétition à l’autorité publique qui y répond… C’est pour ça que vous êtes associés dans cette activité de plaidoyer en tant que personnalités importantes », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, Mme Jeanne a remercié les différents partenaires dont la Snel, la Regideso, la Police et l’OVD pour les activités déjà réalisées. Il reste encore à faire, a-t-elle dit. Elle a en outre suggéré que le partenariat mutuel entre toutes les structures soit renforcé pour le bien être de la population.
Pour Mr Mbele Guershom, président du Comité Communal de Développement (CCD), c’est une occasion d’exprimer le sentiment de satisfaction pour ce qui a été fait à Kisenso. C’est visible. Mais Ce n’est pas encore suffisant, a-t-il déclaré. « Indexée comme celle ayant le taux de pauvreté le plus élevé de la ville de Kinshasa, la commune de Kisenso devrait attirer l’attention des autorités de la RDC, et celles de la ville de Kinshasa. Une réalité qui devrait nous interpeller pour aller au secours de ces habitants », a-t-il renchéri. 2/3 de la population a accès à l’eau potable et la plupart sont servis par l’eau de forage. L’accès à cette eau de forage est très élevé et va au delà des possibilités du revenu moyen de la population de Kisenso. Un bidon de 25 litres coûte 150 Fc. Que la Regideso vienne en aide de cette population. A la Snel, il a dit merci pour ce qui a été fait mais que le projet mis en chantier sur l’éclairage public soit réalisé. « La communauté de Kisenso est satisfaite des résultats obtenus par la mise en œuvre du projet Safe Cities. Ce projet a démontré, par les statistiques qui nous sont parvenues que la tendance à l’insécurité a fortement baissée et les droits des femmes commencent à être respectés. Les mamans ont été suffisamment sensibilisées pour défendre leurs droits. Par exemple les manifestations de mariages groupés. Beaucoup de ménages veulent régulariser les mariages. Avec l’aide des partenaires, cela va beaucoup aider cette population », explique-t-il.
Quant à l’OVD, le président du CCD informe que sa commune compte 264 têtes d’érosions par faute d’un système de drainage d’eau efficace. Il demande à ce que les responsables de ce service public viennent en aide aux habitants de Kisenso.
« Nous nous sentons préjudiciées par rapport à nos propres droits. Pas de cyber café à Kisenso faute d’électricité. C’est pourquoi, nous venons plaider auprès de vous en tant qu’autorités pour qu’une solution soit trouvée par rapport à cette situation », a lancé Mme Thérèse, femme leader du cercle de réflexion de Kisenso.
Regideso, SNEL et OVD s’expliquent
Interpellé, le Représentant de la Regideso a indiqué que c’est depuis 1990 que sa structure n’a pas d’investissement de la part de la ville de Kinshasa. Le même booster construit à l’époque, continue à être utilisé à ce jour. Avec l’accroissement démographique, la Regideso est débordée. « Nous dépendons de la Snel. S’il n’y a pas de routes, il est impossible de poser des tuyaux. Pour éviter de tomber dans les erreurs du passé, nous avons le financement pour un projet pour alimenter les communes de Lemba, Matete et Kisenso en eau », a-t-il précisé.
Pour la SNEL, son représentant a signalé l’existence de 15 nouvelles cabines pour réduire la consommation. « Sur 23418 clients, 15000 sont actifs. Nous dépendons de l’Hôtel de ville en ce qui concerne l’éclairage public », a-t-il dit.
De son côté, la Représentante de l’OVD, Bibiane Kavira a souligné que les ingénieurs sont déployés dans toute la ville. Elle a précisé que l’OVD ne génère pas des recettes mais attend du gouvernement et de l’Hôtel de Ville. Elle a soulevé le problème de constructions anarchiques, l’une des causes des érosions à Kinshasa. « Avec nos équipes environnementalistes, nous allons envoyés une équipe, faire l’état de lieu et voir comment intervenir à notre niveau », a-t-elle proposé.
Des réponses favorables aux préoccupations de la communauté de Kisenso.
Génie Mulobo