Afin de lutter contre les VBG et contribuer à la participation politique de la femme dans les instances de prise des décisions, le Comité National Femme et Développement, CONAFED, avec l’appui de FEMNET, Réseau des Femmes pour plus d’Impact, à travers OXFAM, a organisé des activités de plaidoyer auprès des autorités du gouvernement ainsi qu’aux dirigeants des partis et regroupements politiques du 24 au 25 février 2022 à Kinshasa.
A l’hôtel Memling de Kinshasa-Gombe, une Journée d’appel pour l’engagement national à la participation accrue des femmes en politique a été organisée par les femmes de la société civile dont le Conafed, les femmes politiques avec l’appui de Onu/Femmes, de l’Ambassade de Belgique et l’accompagnement du Ministère du Genre, Famille et Enfant de la RD Congo. Sans oublier les femmes Ministres dont la Vice Premier Ministre et Ministre de l’environnement, la Ministre déléguée des personnes vivant avec Handicap ainsi que la Conseillère spéciale du Chef de l’Etat en matière des VBG et de la jeunesse. Cette activité a eu lieu vendredi 25 février 2022.
Après des séances d’élaboration des mémorandum et identification des cibles, l’équipe du Conafed composée de 15 représentants des différentes organisations partenaires et conduite par Mme la Secrétaire Permanente, Jeanne Nzuzi Nsamba a remis un mémorandum à la Présidente Nationale a.i. du regroupement politique Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés, AFDC-A, Mme Marie Jacqueline Rumbu Kazang. Un autre mémorandum a été déposé entre les mains de Mme le Secrétaire Général du ministère du Genre, Famille et Enfant, Andrienne Binwana.
L’objectif est de contribuer à la participation politique des femmes dans les instances de prise des décisions.
« Nous sommes là pour interpeller les décideurs par rapport aux engagements pris. Quand on signe une ordonnance, un décret ou une convention, il faut une mise en application. Le Conafed étant membre du Réseau de Femmes Renforcé pour plus d’impact (FEMNET), ce réseau essaye d’accompagner les pays membres de l’Union Africaine pour que ces engagements pris par les décideurs soient une réalité. Aujourd’hui, le Président de la République Démocratique du Congo a été plébiscité champion de la Masculinité positive au niveau de l’Union Africaine. C’est aussi entre autres parce que la RDC figure parmi les pays qui ont lancé la Campagne Tolérance Zéro contre les VBG, qui est le fruit du plaidoyer mené par différentes organisations de la société civile. Nous sommes en train de poursuivre le plaidoyer pour que les élections de 2023 puissent avoir plus de femmes candidates et élues. Cela par rapport à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Pour que la femme soit élue, elle doit adhérer dans un parti politique. Et, il faut la volonté politique de ce parti pour aligner les femmes sur les listes électorales. C’est pourquoi nous sensibilisons les partis et regroupements politiques à travers ce plaidoyer pour aligner plus de femmes sur les listes électorale et les accompagner », a déclaré Mme Jeanne Nzuzi, Secrétaire permanente du Conafed au cours d’un entretien avec la présidente de l’AFDC-A au siège du parti situé sur l’avenue des Huileries.
Prenant la parole en cette circonstance Mme Rumbu, Présidente national du regroupement AFDC-A explique : « Je suis ravie parce que vous venez d’ouvrir une porte qui est ouverte. La promotion de la femme c’est notre combat. Il n’y a pas beaucoup de partis politiques qui laissent la gestion du parti à une femme », a-t-elle déclaré. Membre fondateur de l’AFDC, elle est passée Secrétaire générale adjointe du parti, après le congrès de 2015, vice-présidente et aujourd’hui, Présidente Nationale a.i. « L’AFDC-A compte une dizaine de femmes aux postes de décisions dans les 29 fédérations. Nous sommes en train de lutter pour inverser cette tendance », a-t-elle dit. « La plupart de cas quand on demande aux partis politiques d’aligner les femmes, ces derniers disent que les femmes n’aiment pas la politique. Raison pour laquelle nous devons sensibiliser les femmes à adhérer aux partis politiques afin d’avoir plus de femmes autour de la table de décisions. Aussi, conscientiser et l’homme et la femme dans le cadre de la masculinité positive. Les femmes doivent d’abord s’intéresser à la politique », a-t-elle renchéri. Elle a en outre rappelé que son regroupement politique compte 75 députés provinciaux ; 45 députés nationaux et 6 sénateurs. « Nous constatons quand même qu’il y ait une certaine injustice. Quand on parle de la femme, les hommes insistent sur la méritocratie. Et quand il s’agit de l’homme, ce critère n’est pas pris en compte », a-t-elle fait savoir. Mme Rumbu a aussi insisté sur le fait qu’il serait mieux de mettre des moyens parce que sans argent c’est compliqué de battre une campagne électorale.
La parité en RDC pose toujours problème
Au Secrétariat Général du ministère du Genre, Mme Jeanne Nzuzi a parlé de la représentativité de la femme depuis 25 ans de la signature de différents protocoles, dont celui de Maputo. Les 30% ne sont pas encore atteints. « L’agenda 2030 au niveau mondial et 2063 au niveau africain seront évalués », a-t-elle dit. « Nous voulons redorer l’image de la RDC ». Constat fait : « C’est la RDC qui lance le ton mais au niveau de la mise en œuvre, elle est toujours en retard ». Mme Jeanne a insisté sur le fait qu’au ministère du genre, le plaidoyer porte sur la mise en place d’un Programme National de sensibilisation des femmes à long terme et d’un Comité National Genre et Elections avec la CENI qui soit un programme fonctionnel. Un autre volet est celui du plaidoyer que le ministère du genre devrait faire auprès du premier ministre sur le mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la « Loi de mise en œuvre de la parité qui prévoit dans son article 31, la mise en place d’un Comité Interministériel ainsi que le Conseil National Genre et Parité ». Pour les postes nominatifs, cela relève de la volonté politique. « A chaque élection ou nomination, ces deux structures devraient veiller sur les listes électorales et nominatives », a-t-elle souligné.
Pour madame le SG, la responsabilité est partagée entre les parties prenantes. Il faut des rencontres avec les organisations des femmes pour les sensibiliser et mettre en place des mécanismes et stratégies pour booster la promotion de la femme. Doter le comité genre et élections d’un plan d’action à long terme. Le ministère du genre doit s’imposer pour obtenir ces éléments.
Comme engagements, la secrétaire générale en genre a insisté sur une proposition de désignation à la ministre du Genre pour qu’elle réponde. « Nous sommes obligés à accompagner les femmes », a-t-elle souligné.
Geneviève Mulobo