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Campagne électorale précoce : la Société Civile dénonce le comportement des candidats aux élections de décembre 2023 en RDC

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Dans le cadre du projet d’Education civique et électorale pour des élections démocratiques et apaisées en RDC, la synergie des organisations de la société civile à savoir : Agir pour des Elections Transparentes et Apaisées (AETA), la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) et le Comité National Femme et Développement (CONAFED), a tenu ce mercredi 08 Novembre 2023, une conférence de presse sur la campagne précoce des candidates et candidats aux élections de 2023 en RDC.

En effet, il a été constaté qu’après la publication des listes définitives des candidats à la présidentielle ainsi qu’aux législatives nationaux et provinciaux, il s’observe une certaine effervescence dans les rues de Kinshasa, particulièrement et dans certaines agglomérations des provinces.

Des affiches, des banderoles, des panneaux géants affichent déjà des candidats avec des messages qui s’apparentent à une campagne électorale précoce en violation flagrante des dispositions légales et réglementaires (la loi électorale, le calendrier électoral)…Des candidats envahissent les espaces publics. Certains organisent et tiennent des meetings dans des lieux ouverts au vu et au su des autorités administratives.

Les candidats envahissent des espaces publics ainsi que des médias traditionnels et des médias en ligne pour une campagne électorale qui va à l’encontre même de l’éthique et de la morale. Et certains utilisent des fonds publics pour battre une campagne précoce.

D’autres par contre, plus fortunés, écrasent pratiquement leurs adversaires, sur le terrain avec des actions qui devraient en principe se dérouler durant la campagne électorale. Et dans la plupart de cas, des femmes candidates se sentent déjà étouffées faute des moyens conséquents. Des discours séparatiste aux connotations régionaliste et tribale incitant à la haine et à la violation sont propagés en longueur des journées par certains leaders politiques et même religieux menaçant la sécurité et la cohésion national du reste déjà fragile par le fait de la guerre d’aggression imposée à la RDC injustement par le régime Rwandais au travers ses supplétifs terroristes du M-23.

Pourtant, l’article 28 de la Loi n°22/029 du 29 Juin 2022 modifiant et complétant la loi n°06/006 du 9 Mars 2006, portant mesures d’application de la loi électorale, stipule que la campagne électorale est autorisée trente jours au maximum avant la date du scrutin et se termine vingt-quatre heures avant cette date. Et Le calendrier électoral de la RDC fixe la période de campagne électorale du 19 novembre 2023 au 18 décembre 2023 pour les élections générales à venir.

Avant cette période, toute campagne électorale est illégale. En outre, l’article 80 de la loi pré-citée prévoit des amendes allant de 200.000 à 2.000.000 de francs congolais pour toute personne qui s’engage dans une campagne électorale en dehors de la période légale.

Dans une déclaration lue par Mme Jeanne Nzuzi, Secrétaire Permanente du CONAFED, la synergie lance un appel à la Vice-primature en charge de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, de faire respecter les dispositions légales et réglementaires ;

A la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI et au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, CSAC, d’appliquer et de faire appliquer les dispositions légales et réglementaires relatives à la campagne électorale.

Aux candidates et candidats qui violent les dispositions légales et réglementaires du processus électoral en RDC, la synergie des organisations de la société civile leurs demande de respecter le calendrier électoral qui détermine la période et la durée de la campagne, soit un mois avant les scrutins.

Aux leaders des partis et regroupements politiques de sensibiliser leurs candidates et candidats respectifs à la tolérance politique et à la cohabitation pacifique entre les communautés afin de sauvegarder la cohésion et la concorde nationales. A la populations de dire non à tout discours séparatiste, incitant à la haine tribale et aux violences.

Répondant aux questions des journalistes, Mme Jeanne Nzuzi a précisé que les informations relayées par la synergie des OSC viennent des leurs acteurs qui sont sur le terrain à travers la RDC.

” Nous avons formé les observateurs permanents qui ont déjà commencé à faire le monitoring électoral et vont continuer à le faire pendant et après le scrutin. Car, nous avons un programme à long terme “, a-t-elle déclaré.

Pour sa part, le Secrétaire Général de l’AETA, Roland Mumbala a invité les candidats et candidates au sens de l’éthique et de la morale pour l’intérêt de la population toute entière.

En outre, le Président National de l’ASADHO, Me Jean Claude Katende a insisté sur le fait qu’ il est temps pour le peuple de sanctionner tout candidat qui fait la campagne précoce et les gens qui s’ activent aux messages de haine.

” Pendant la campagne électorale proprement dite, notre conduite doit tourner autour de deux questions. Il s’agit entre autres de rappeler les termes des lois qui encadrent la campagne et d’autres comportements qui peuvent être de nature à déstabiliser le pays. Aussi, par rapport aux comportements des acteurs eux-mêmes sur terrain. S’ils commettent des actes qui sont contraires aux lois de la République, nous serons obligés d’intervenir “, a-t-il dit.

Prenant la parole à son tour, M. Jonas Tshiombela, Coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise, a insisté sur le caractère illégal de la campagne électorale précoce.

” Les candidats, futurs représentants du peuple sont appelés à faire appliquer les lois de la République et non le contraire”, a-t-il souligné.

Il sied de signaler que cette activité a eu lieu à l’Institut National Pilote d’Enseignement des sciences de santé à Kinshasa, avec l’appui de CNCD 111111.

Geneviève M.