Le Comité National Femme et Développement, CONAFED en collaboration avec la Cellule de lutte contre la Pédocriminalité et Cybercriminalité du ministère de la Justice, le ministère du Genre ainsi que différents des acteurs des droits de l’enfant, a organisé une rencontre circonstancielle pour statuer sur le cas du mariage du Pasteur Pierre Kas avec la sœur Meda, présumée mineure.
Cette réunion a eu lieu vendredi 19 Janvier 2024, au siège de la cellule, situé dans les locaux de l’INAFORJ derrière les bâtiments du ministère de la justice à Kinshasa/Gombe. L’objectif était de trouver des stratégies de plaidoyer pour lutter contre les unions conjugales des enfants. Aussi, analyser le cas du pasteur Kas et fournir des propositions concrètes au gouvernement pour la résolution de cette question et exiger son interpellation ainsi que celle de ses complices dans cette affaire de mariage de plus de 13 filles « mineures ».
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet de lutte contre les unions conjugales des enfants ou mariages précoces, un projet exécuté par le CONAFED avec l’appui technique et financier de « Girls First Fund ». C’est une pratique contre lesquelles la RD Congo, s’est engagée et a enregistré déjà beaucoup de progrès.
Il sied donc, de ne pas tolérer une seule pratique du genre, qui battrait en brèche les efforts fournis dans cette lutte, lesquels efforts ont même bénéficié de l’appréciation de l’Union Africaine. Plus de 25 participants et participantes représentant les ministères sectoriels et organisations de la société civile ont pris part à ces assises.
« Nous avons fait appel à vous en tant qu’experts dans la thématique de lutte contre les unions conjugales précoces pour qu’ensemble, nous puissions trouver des pistes des solutions pour mieux mener notre plaidoyer. Le problème du pasteur est venu s’ajouter à ce qui existe déjà. Où en sommes-nous ? Comment prévenir ces genres des situations ? Nous voulons que cette question soit analysée et nous pouvons donner des propositions concrètes au gouvernement, au parlement, signer des pétitions pour arriver mettre fin aux unions conjugales des enfants en RDC », a souligné Mme Geneviève Mulobo, chargée de communication du CONAFED dans son mot de bienvenu.
Prenant la parole à son tour, le coordonnateur de la cellule, l’AG Joseph Kalonda, a informé l’assistance qu’il y a déjà une action publique ouverte à charge de monsieur Pierre Kas. « Il serait donc préférable d’attendre la suite des éléments d’enquête et de l’instruction du magistrat qui instruit ce dossier et voir à partir de ces éléments pour orienter nos réflexions.
Cependant, s’alliant aux autres, une descente de la société civile sur place peut d’une part constituer une source d’information pour le parquet et d’autre part, servir de moyen de pression au parquet pour une instruction respectant les règles de droit », a-t-il fait savoir.
Avec l’accord de l’assistance, il a été conclu d’initier une correspondance à l’intention de la ministre de la justice, avec plusieurs ampliateurs, parmi lesquels le Procureur Général de Matadi, le Procureur de la République Près le Tribunal de paix de Moanda, pour faire pression sur le magistrat instructeur, en expliquant les responsabilités ainsi que le mal que connaitrait la RDC dans la lutte contre le mariage précoce si l’instruction n’aboutissait pas.
Après ces différentes interventions portant sur d’une part l’enrichissement des objectifs et d’autre part sur l’éclaircissement des attentes du Conafed, le modérateur Me Elie a soulevé quelques questions, qui devraient guider l’assistance à arriver à des conclusions idoines.
Il s’agit entre autres de : « En parlant du mariage de la sœur Meda et du pasteur Kas, sommes-nous en face d’un mariage ? oui ou non ? La sœur Meda est – elle réellement mineure ? Si oui, qu’en sera t – il ? Et si non, comment orienter nos démarches ? »
Sur ce point, les participants ont été unanimes sur l’existence d’un mariage. Quoi que n’étant pas suffisamment informé sur l’enregistrement à l’Etat civil de cette relation, sur pied des articles 438 et 364 du code de la famille, il y a eu bel et bien mariage et les époux possèdent l’état d’époux. Car à leurs yeux et à ceux de la communauté, ils sont mari et femme, avec toutes la suite des devoirs conjugaux qui s’imposent entre époux.
En effet, bien qu’ayant un visage jeune, voire adolescent, aucune preuve écrite n’a été présentée par qui que ce soit sur la minorité de madame Meda. Ainsi, à l’unanimité, il a été décidé de mettre en place une équipe d’enquête, qui pourra descendre sur terrain à Moanda, dans la province du Kongo Central pour mener
des enquêtes à différents niveaux, auprès des différentes personnes pour découvrir la vérité sur l’âge de la dame. Notamment, l’école fréquentée, l’hôpital de naissance, ses amies, vérifier également l’âge de la mère si une femme de son âge, peut avoir une fille majeure, etc.
Aussi, voir dans quelle mesure assurer l’accompagnement psychologique de toutes ces femmes du pasteur, car, elles semblent vivre sous pression. Et d’après certaines langues, elles ne sont pas dans de bonnes conditions de vie.
Génie Mulobo